Fondements
Harem Son Saat est un jeu d’inspiration historique. Il s’inspire de l’Histoire européenne et de la situation internationale à la veille de la Première Guerre Mondiale mais fonctionne dans sa propre réalité. Le Sultanat des Balkans et le domaine de Morta Siyah sont entièrement fictifs. Il se situe quelque part dans les Balkans, dans une région indéterminée, possiblement en Bulgarie.
La date du jeu est posée à l’été 1913.
Les événements récents
La première guerre balkanique s’achève en Juin 1913. Cette guerre, après le coup de force par les Jeunes Turcs en 1908, affaiblit durablement l’Empire Ottoman. A la frontière, cependant, le Sultanat de Morta Siyah a échappé au démantèlement, et se trouve dans une position stratégique unique. Cependant, le sultan Murat Hallil a coupé les communications avec Constantinople : son fils est mort pendant la guerre. L’homme qui, une décennie auparavant, était la terreur des Balkans, n’est plus, dit-on, que l’ombre de lui-même. Cependant, il maintient encore le contrôle sur les ressources dédiées à la préparation de la seconde guerre balkanique, qui doit permettre à l’Empire Ottoman de reprendre la main dans les Balkans. Dans le même temps, les puissances européennes, la France, l’Angleterre, l’Allemagne et la Russie, ont le regard tourné vers cette région qui contrôle l’accès aux détroits et qui pourrait devenir un enjeu stratégique dans les prochaines guerres européennes.
Jusqu’à la guerre balkanique, la cour d’Istanbul déléguait la gestion des terres au-delà de la Thrace pour des raisons pratiques, et les deux Sultans cohabitaient bien. La guerre balkanique, la perte de l’essentiel des territoires européens et la mort de son fils ont ébranlé le sultan Murat Hallil, qui a coupé les ponts avec Constantinople, les relations s’étant déjà fortement dégradées lors du coup de force du mouvement nationaliste des Jeunes Turcs en 1908. Dans le contexte tendu de la défaite dans les Balkans et de la montée des tensions entre grande Puissances européennes, les routes de Morta Siyah sont coupées par le sultan, ainsi que l’accès à ses ressources, au moment où elles deviennent un enjeu.
A l’occasion d’une visite
Après bien des tractations, cependant, le Sultan consent à recevoir de nouveau dans son domaine, et de mener des discussions visant à la normalisation des relations entre les Balkans et l’Empire Ottoman. Quelques visiteurs triés sur le volet se voient donc invités dans le domaine de Morta Siyah, où il s’est retranché. Mais Murat Hallil a-t-il seulement l’intention de vraiment négocier ?
À rebours de la modernisation du pays engagée à Istanbul, le Sultan tient à préserver un certain nombre de traditions, dont celles du Harem. Une aura de mysticisme entoure la conduite du Harem à Morta Siyah. On dit que l’esprit du Djinn parcourt ses lieux, habite les odalisques, et leur donne la capacité de prédire l’avenir. Bien évidemment, il ne s’agit que de superstitions, mais il est connu que, du fait de ces anciennes croyances, les femmes ont un statut à part à Morta Siyah.
Très vite, il apparaît qu’il est difficile d’espérer atteindre le Sultan sans rentrer dans son monde, et accepter ses mystérieuses croyances. Il n’accordera rien, dit-il, à qui ne s’est plongé au cœur du Harem. Rapidement, les négociations s’enlisent, et le séjour à Morta Siyah prend des allures de morne partie de campagne. Le protocole et l’enfermement remplacent les discussions diplomatiques, auxquelles on ne prête plus vraiment attention. Face au déclin de toute une nation, les dernières heures du Harem verront se confronter le choc des cultures, des aspirations contraires et des secrets de tous ces visiteurs.